Le cancer est une maladie cellulaire apparue il y a près d'un milliard d'années, et nous sommes face à un problème de biologie évolutive : c'est le constat des biologistes de l'évolution. Comment l'approche évolutionniste permet-elle de mieux comprendre le cancer et à guider son évolution ? Pourquoi les traitements échouent ? Quelles sont les pistes thérapeutiques pour atténuer les résistances tumorales ?
En 1995, Jacques Chirac présente un plan de lutte nationale contre le cancer mais cette lutte a commencé il y a plus d’un demi-milliard d’année lorsque la vie y a été confronté. Nous sommes face à un problème de biologie évolutive assure Frédéric Thomas, biologiste de l'évolution. Quelle est la vraie nature du cancer ? Comment expliquer la résistance aux thérapies ? Quelles sont les pistes thérapeutiques de la biologie évolutive pour lutter contre le cancer ? On en parle avec le biologiste de l'évolution Frédéric Thomas, auteur de "L'Abominable secret du cancer", paru aux éditions Humensciences.
La principale raison de l'échec à soigner des cancers métastatiques, c'est que nous sommes face à un ennemi qui a un comportement darwinien, qui évolue. La plupart des recherches ont été faites par des scientifiques extrêmement brillants mais qui ne sont pas formés en sciences de l'évolution, alors que nous sommes face à un problème de biologie évolutive. C'est pour moi la principale cause de l'échec que l'on constate dans les guérisons de cancers métastatiques. Frédéric Thomas
Frédéric Thomas, biologiste de l'évolution, directeur de recherche au CNRS basé au laboratoire Maladies infectieuses et vecteurs (Mivegec) et co-directeur du Centre de recherches écologiques et évolutives sur le cancer (Creec).
Potentiellement tous les cancers peuvent au hasard des mutations et au cours du temps devenir métastatiques et envahir tout le corps, c'est la raison pour laquelle les gens décèdent. Ce sont les métastases qui tuent les gens, ce ne sont pas les tumeurs localisées sauf si elles se trouvent dans un organe important, par exemple en plein milieu du cerveau. Un cancer qui n'a pas commencé à diffuser, si vous l'enlevez, le problème est réglé dans l'immense majorité des cas en tout cas. Frédéric Thomas
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